La division des sociétés dans le droit des sociétés japonais : Types, procédures et explication détaillée des cas particuliers

La scission d’entreprise sous le droit des sociétés japonais est un outil puissant pour réaliser la réorganisation des activités et l’optimisation de la gestion d’une entreprise. Elle désigne l’acte de réorganisation qui consiste à séparer et rendre indépendant un département spécifique ou à transférer ses activités à une autre société. La scission d’entreprise est utilisée dans une variété de stratégies de gestion, telles que la sélection et la concentration des activités, la réorganisation au sein d’un groupe, le lancement de nouvelles entreprises et la séparation des activités non rentables. Sa base juridique est clairement définie dans le droit des sociétés japonais, et des procédures strictes sont requises. Cet article explique, en tenant compte des points pratiques, les différents types de scissions d’entreprise basées sur le droit des sociétés japonais, les procédures détaillées, la protection des droits des actionnaires et des créanciers, ainsi que des exceptions telles que la scission simplifiée ou la scission abrégée. La scission d’entreprise ne se limite pas au transfert d’actifs et de passifs, mais implique également la succession globale des droits et obligations liés à l’entreprise, y compris les contrats de travail, les diverses autorisations et les relations commerciales. Cependant, des procédures exceptionnelles sont établies pour protéger les parties prenantes telles que les actionnaires, les créanciers et les travailleurs, en vertu du principe de succession globale. L’exécution appropriée de ces procédures est essentielle pour assurer la validité juridique de la scission d’entreprise et éviter les conflits futurs. Nous espérons que cet article aidera les actionnaires, les dirigeants et les membres des départements juridiques des entreprises qui envisagent une scission d’entreprise sous le droit des sociétés japonais à approfondir leur compréhension pratique de ce sujet.
Aperçu et types de scissions d’entreprises sous le droit japonais
La scission d’entreprise est définie, dans le droit des sociétés au Japon, comme un acte de réorganisation par lequel une société par actions ou une société en nom collectif (la société scindée) transfère tout ou partie de ses droits et obligations relatifs à son activité à une autre société (la société bénéficiaire) ou à une société nouvellement créée par la scission (la société nouvellement établie) (Article 2, paragraphes 29 et 30 de la Loi japonaise sur les sociétés). L’objectif principal de cette opération est de restructurer l’organisation pour répondre à l’évolution constante de l’environnement économique, par exemple en améliorant l’efficacité de la gestion, en spécialisant et en consolidant certains secteurs d’activité, ou en établissant des coentreprises avec d’autres sociétés.
Il existe principalement deux types de scissions d’entreprises : la « scission par absorption » et la « scission par création ».
La scission-absorption sous le droit japonais
La scission-absorption est une forme de restructuration d’entreprise où une société existante (la société scindée) transfère tout ou partie de ses droits et obligations relatifs à son activité à une autre société déjà établie (la société bénéficiaire). Cette méthode est utilisée pour transférer une division spécifique à une autre entreprise existante, permettant ainsi une réorganisation des activités et une utilisation plus efficace des ressources de gestion. Contrairement à la cession d’entreprise, la scission-absorption se caractérise par le transfert global des droits et obligations, ce qui élimine la nécessité de transférer des contrats individuellement. Cela permet une restructuration d’entreprise rapide et efficace.
La création d’une société par scission en droit japonais
La création d’une société par scission est un processus par lequel une société existante (la société scindée) transfère tout ou partie de ses droits et obligations relatifs à son activité à une nouvelle société créée à cet effet (la société bénéficiaire de la scission). Cette méthode est utilisée pour rendre indépendante une activité spécifique ou pour lancer une nouvelle société spécialisée. La date d’effet de la création d’une société par scission est le jour de l’enregistrement de la nouvelle société (article 764, paragraphe 1 de la loi japonaise sur les sociétés). Cette méthode est particulièrement efficace lorsque l’on souhaite construire une nouvelle entité commerciale sans être restreint par les structures organisationnelles existantes.
Classification des scissions d’entreprise selon la méthode de paiement de la contrepartie
Les scissions d’entreprise au Japon sont également classées en fonction de la méthode de paiement de la contrepartie.
Scission par création de filiale (Scission matérielle)
La scission par création de filiale, également appelée “scission matérielle”, désigne une scission d’entreprise où les actions constituant la contrepartie sont reçues par l’entreprise qui hérite de l’activité (l’entreprise scindée). L’entreprise bénéficiaire remet des actions ou de l’argent à l’entreprise scindée. Cette méthode est adoptée dans le but de filialiser une activité ou de transférer une activité à une autre entreprise, permettant ainsi à l’entreprise scindée de recevoir une contrepartie et de la réinvestir. L’entreprise scindée peut ainsi sécuriser de nouveaux capitaux et renforcer sa structure de gestion.
Scission par distribution d’actions (Scission personnelle)
La scission par distribution d’actions, aussi connue sous le nom de “scission personnelle”, fait référence à une scission d’entreprise où les actions constituant la contrepartie sont directement reçues par les actionnaires de l’entreprise scindée. Ainsi, les actionnaires de l’entreprise scindée deviennent souvent actionnaires de l’entreprise bénéficiaire, ce qui caractérise le retour direct des bénéfices aux actionnaires. Cependant, la loi japonaise sur les sociétés a abrogé ces dispositions relatives à la scission personnelle lors de son entrée en vigueur en mai 2006 (Heisei 18). Actuellement, pour obtenir un effet similaire à celui de la scission personnelle, il est nécessaire de procéder à une scission par création de filiale, puis de distribuer les actions reçues aux actionnaires sous forme de dividendes. Cette réforme législative est importante pour comprendre la différence entre le concept de scission personnelle dans l’ancien droit commercial et les pratiques actuelles sous la loi japonaise sur les sociétés. Lorsqu’on se réfère à des documents anciens ou à des expressions conventionnelles, il est essentiel de distinguer clairement ce contexte historique et le traitement juridique actuel pour éviter toute confusion.
Critère | Scission par création de filiale (Scission matérielle) | Scission par distribution d’actions (Scission personnelle) | ||
Bénéficiaire de la contrepartie | Entreprise scindée | Actionnaires de l’entreprise scindée | ||
Type de contrepartie | Actions de l’entreprise bénéficiaire ou de la nouvelle entreprise, argent, obligations, droits de souscription d’actions, etc. | Actions de l’entreprise bénéficiaire ou de la nouvelle entreprise | ||
Traitement selon la loi actuelle sur les sociétés | Prévu par la loi, largement utilisé | Réglementé par l’ancien droit commercial, abrogé par la loi actuelle sur les sociétés (réalisable par scission matérielle + distribution) | ||
Objectif | Filialisation d’une activité, transfert d’une activité à une autre entreprise, sécurisation du capital de l’entreprise scindée | Rendement direct des bénéfices aux actionnaires, réorganisation du groupe |
Procédures de scission d’entreprise sous le droit japonais
La scission d’entreprise, de par sa nature juridique, est soumise à des procédures strictes établies par la loi sur les sociétés du Japon. Respecter ces procédures avec rigueur est essentiel pour garantir la validité de la scission et protéger les droits des parties concernées.
Création de contrats de scission et de plans de division
Lorsqu’une scission par absorption est réalisée, la société scindée et la société bénéficiaire doivent conclure un “contrat de scission par absorption” conformément à l’article 757 du droit des sociétés japonais. Ce contrat doit inclure les mentions légales requises définies à l’article 758 du droit des sociétés japonais. Parmi les principales mentions à inclure figurent le nom commercial et l’adresse des sociétés, les actifs, les passifs, les contrats de travail et autres droits et obligations que la société bénéficiaire reprend de la société scindée, les détails des contreparties fournies telles que les actions, les obligations ou les droits de souscription d’actions de la société bénéficiaire, ainsi que la date d’effet de la scission par absorption. Il est également courant de joindre un “tableau détaillé des droits et obligations transférés” en annexe pour préciser les détails des droits et obligations repris.
Dans le cas d’une scission pour création d’une nouvelle société, la société scindée doit élaborer un “plan de scission pour création” conformément à l’article 762 du droit des sociétés japonais. Ce plan doit inclure les mentions légales requises définies à l’article 763 du droit des sociétés japonais. Parmi les principales mentions à inclure figurent l’objet de la nouvelle société, son nom commercial, l’emplacement de son siège social, le nombre total d’actions pouvant être émises, le nom des administrateurs au moment de la création, les actifs, les passifs, les contrats de travail et autres droits et obligations que la nouvelle société reprend, ainsi que le nombre et la méthode de calcul des actions de la nouvelle société fournies en contrepartie à la société scindée.
Ces contrats de scission et plans de division ne sont pas de simples documents formels. Étant donné que la scission d’entreprise implique la succession globale des droits et obligations liés à l’activité, il est extrêmement important de clarifier ce qui est transféré et ce qui ne l’est pas pour prévenir les conflits futurs. Ces documents jouent le rôle de “plans” pour la succession d’entreprise. En particulier, la portée de la reprise des contrats de travail et de certaines dettes est étroitement liée aux procédures de protection des travailleurs et des créanciers qui seront discutées plus loin, nécessitant ainsi un examen extrêmement détaillé et prudent. Si ces “plans” sont incomplets ou ambigus, le risque de problèmes et de conflits imprévus augmente, comme des dettes qui auraient dû être transférées mais ne l’ont pas été, ou des problèmes liés au transfert des contrats de travail.
Procédures de divulgation préalable
Lors d’une scission d’entreprise au Japon, chaque société concernée doit préparer et conserver à son siège social, pendant une période allant de deux semaines avant l’assemblée générale des actionnaires ou à partir du jour de notification ou d’annonce aux créanciers et actionnaires, jusqu’à six mois après la date d’effet de la scission, un document écrit ou un enregistrement électronique détaillant le contrat de scission par absorption ou le plan de scission de création ainsi que d’autres éléments spécifiés par arrêté du Ministère de la Justice (articles 782, 794 et 803 de la loi japonaise sur les sociétés). Les actionnaires et les créanciers de la société peuvent demander à consulter ces documents de divulgation préalable et à obtenir des copies ou des extraits (articles 782 alinéa 3, 794 alinéa 3 et 803 alinéa 3 de la loi japonaise sur les sociétés).
Les documents de divulgation préalable incluent le contenu du contrat de scission par absorption ou du plan de scission de création, les détails concernant l’équité de la contrepartie de la scission, ainsi que les informations sur les événements importants survenus après la fin du dernier exercice fiscal. La transparence de cette divulgation d’informations est essentielle pour que les parties prenantes comprennent pleinement les conditions de la scission de l’entreprise et prennent des décisions éclairées concernant l’exercice de leurs droits. Avec des informations adéquates, les actionnaires et les créanciers peuvent évaluer l’impact de la scission sur leurs intérêts et décider, si nécessaire, d’exercer leur droit de demande de rachat des actions des actionnaires opposants ou d’engager une procédure d’objection des créanciers.
Résolutions d’approbation lors de l’Assemblée Générale des Actionnaires sous le droit japonais
La scission d’une société nécessite, en principe, l’approbation par une résolution spéciale de l’assemblée générale des actionnaires de chaque société concernée avant la veille de la date d’effet de la scission (articles 309, paragraphe 2, point 12, 795, paragraphe 1, et 804 de la loi japonaise sur les sociétés). Une résolution spéciale requiert la présence d’actionnaires représentant la majorité des droits de vote et l’approbation de deux tiers des droits de vote des actionnaires présents. La convocation à l’assemblée générale des actionnaires doit être envoyée, en principe, au moins deux semaines avant la date de l’assemblée (article 299, paragraphe 1, de la loi japonaise sur les sociétés).
Cette résolution d’approbation lors de l’assemblée générale des actionnaires est extrêmement importante pour assurer la légalité et la légitimité de la scission d’une société, car elle peut avoir un impact significatif sur les intérêts économiques des actionnaires. En particulier, du point de vue de la protection des actionnaires minoritaires, cette procédure d’approbation est appliquée de manière stricte. L’approbation lors de l’assemblée générale des actionnaires représente une déclaration de jugement de gestion indiquant que la scission est dans l’intérêt de l’ensemble des actionnaires et sert de fondement juridique pour poursuivre les procédures subséquentes.
Le droit de demande de rachat d’actions des actionnaires opposants sous le droit japonais
Lorsqu’une société planifie une réorganisation qui affecte les intérêts ou les droits des actionnaires, ceux qui s’opposent à cette réorganisation peuvent exercer leur droit de demander à la société de racheter leurs actions à un prix équitable (droit de demande de rachat d’actions), conformément à l’article 116, paragraphe 1, l’article 785, paragraphe 1, et l’article 806, paragraphe 1 de la loi japonaise sur les sociétés.
Les “actionnaires opposants” qui peuvent exercer ce droit sont, en principe, ceux qui ont notifié à la société leur opposition à la division de la société avant l’assemblée générale des actionnaires et qui ont voté contre la division de la société lors de cette assemblée, selon l’article 116, paragraphe 2, point 1, l’article 785, paragraphe 2, point 1, et l’article 806, paragraphe 2, point 1 de la loi japonaise sur les sociétés. Cependant, si l’actionnaire ne peut pas exercer son droit de vote lors de l’assemblée générale des actionnaires ou si aucune assemblée n’est tenue, il n’est pas nécessaire de notifier son opposition à l’avance ni de voter contre.
La procédure d’exercice du droit de demande de rachat d’actions se déroule en plusieurs étapes :
- Notification et annonce par la société : La société doit notifier ou annoncer aux actionnaires la réorganisation et les informations relatives au droit de demande de rachat au moins 20 jours avant la date d’effet, conformément aux articles 116, paragraphe 3, 785, paragraphe 3, et 806, paragraphes 3 et 4 de la loi japonaise sur les sociétés.
- Notification préalable d’opposition par l’actionnaire : L’actionnaire prévoyant d’exercer son droit doit notifier à la société son opposition à la proposition avant l’assemblée générale des actionnaires.
- Vote d’opposition lors de l’assemblée générale des actionnaires : L’actionnaire doit assister à l’assemblée générale des actionnaires et voter contre la proposition concernée.
- Exercice du droit de demande de rachat d’actions : L’actionnaire doit soumettre un avis de demande de rachat d’actions à la société dans les 20 jours suivant la notification ou l’annonce de la société, selon les articles 116, paragraphe 4, 785, paragraphe 4, et 806, paragraphe 5 de la loi japonaise sur les sociétés. Cette demande doit être faite pendant la période allant de 20 jours avant la date d’effet jusqu’à la veille de celle-ci.
- Négociation du prix de rachat : Après la date d’effet, l’actionnaire et la société entament des négociations sur le “prix équitable” des actions. Cette période de négociation est fixée à 30 jours à compter de la date d’effet, conformément aux articles 117, paragraphe 1, 786, paragraphe 1, et 807, paragraphe 1 de la loi japonaise sur les sociétés.
- Demande de fixation du prix par le tribunal : Si aucun accord n’est atteint dans les 30 jours suivant la date d’effet, l’actionnaire ou la société peut, dans les 30 jours suivants (du 31e au 60e jour à compter de la date d’effet), demander au tribunal de fixer le prix, selon les articles 117, paragraphe 2, 786, paragraphe 2, et 807, paragraphe 2 de la loi japonaise sur les sociétés.
Le droit de demande de rachat d’actions fonctionne comme un moyen ultime de protection des intérêts économiques des actionnaires. Cette procédure est complexe et soumise à des délais stricts, ce qui exige des actionnaires qu’ils comprennent bien ces exigences et ces délais pour y répondre de manière appropriée.
Procédure d’opposition des créanciers sous le droit japonais
La scission d’une société peut affecter la succession des dettes de la société divisée, c’est pourquoi des procédures pour protéger les créanciers sont obligatoires selon la loi japonaise sur les sociétés (articles 789 et 810 de la loi japonaise sur les sociétés). Cette procédure est extrêmement importante pour assurer l’efficacité de la scission d’une société.
La procédure de protection des créanciers se déroule comme suit :
- Publication dans le journal officiel : Les sociétés parties à la scission doivent annoncer dans le journal officiel leur intention de procéder à la scission, inviter les créanciers à présenter des objections, et fournir des informations telles que le montant des variations du capital et des dettes, les documents comptables, le nom et l’adresse de la société. Cette annonce doit être faite au moins un mois avant la date d’effet pour accorder aux créanciers une période d’opposition d’au moins un mois.
- Notification individuelle aux créanciers connus : En plus de l’annonce dans le journal officiel, la société doit notifier individuellement aux créanciers connus (ceux dont la société a connaissance) son intention de procéder à la scission et leur droit de présenter des objections. Cependant, si les statuts de la société prévoient une annonce dans un journal quotidien ou une annonce électronique, il est possible d’omettre la notification individuelle.
- Réception et traitement des objections : Si des objections sont soulevées par les créanciers pendant la période d’opposition, la société doit payer ou fournir une garantie adéquate, ou confier des biens suffisants à une société de fiducie dans le but de permettre le paiement au créancier concerné (articles 789, paragraphe 5, et 810, paragraphe 1, point 5 de la loi japonaise sur les sociétés). Toutefois, si l’on considère que la scission de la société ne nuit pas au créancier concerné, cette obligation ne s’applique pas. Si aucune objection n’est soulevée, la société peut considérer qu’elle a obtenu l’approbation des créanciers et poursuivre la scission.
Si la procédure de protection des créanciers est défectueuse, la scission de la société peut être invalidée. Par conséquent, la gestion du calendrier de la procédure, en particulier la garantie d’une période d’opposition d’au moins un mois, doit être effectuée avec une grande prudence pour réussir la scission de la société.
Enregistrement
Après l’entrée en vigueur de la scission d’une société, les entreprises concernées doivent effectuer les procédures d’enregistrement requises. Dans le cas d’une scission par absorption, il est nécessaire de demander l’enregistrement des modifications de la société scindée et de la société bénéficiaire dans les deux semaines suivant la date d’effet (selon l’article 921 du Code des sociétés japonais). Pour une scission par création, il faut demander l’enregistrement des modifications de la société scindée et l’enregistrement de la création de la nouvelle société dans les deux semaines suivant la date d’effet (selon l’article 924 du Code des sociétés japonais).
La date d’effet d’une scission par création est celle de l’enregistrement de la création de la nouvelle société (selon l’article 764, paragraphe 1, du Code des sociétés japonais). Ces enregistrements permettent l’entrée en vigueur de la scission de la société et établissent les conditions de l’opposabilité aux tiers. Les procédures d’enregistrement représentent la phase finale pour que la scission de la société soit juridiquement complète et que son contenu soit rendu public. Leur mise en œuvre en temps opportun et avec précision est essentielle pour assurer la stabilité juridique de la scission de la société.
Procédures de divulgation postérieure
Après l’entrée en vigueur d’une scission d’entreprise, la société scindée et la société bénéficiaire (ou la nouvelle société en cas de scission-création) doivent, sans délai à compter de la date d’effet, préparer un document écrit ou un enregistrement électronique (document de divulgation postérieure) détaillant certains aspects de la scission, et le conserver au siège social afin de répondre aux demandes de consultation ou de copies de la part des actionnaires et des créanciers, conformément aux articles 801, 811 et 815 de la loi japonaise sur les sociétés (Japanese Companies Act).
Le document de divulgation postérieure inclut la date à laquelle la scission d’entreprise a pris effet, les détails des droits et obligations transférés, ainsi que les modalités de contrepartie. Cette procédure assure que les parties prenantes peuvent continuer à vérifier les détails de la scission après son achèvement, maintenant ainsi la transparence et réduisant le risque de doutes ou de conflits futurs.
Procédures relatives à la succession des contrats de travail
Dans le cadre d’une scission d’entreprise au Japon, les contrats de travail sont également transférés avec l’activité, et des procédures spéciales sont établies par la loi sur la succession des contrats de travail en cas de scission d’entreprise (ci-après dénommée « Loi sur la succession des contrats de travail ») dans une perspective de protection des travailleurs.
L’entreprise scindée doit, conformément à la Loi sur la succession des contrats de travail, notifier par écrit aux travailleurs principalement affectés à l’activité concernée par la scission, au moins deux semaines avant la date d’effet de la scission, l’intention de procéder à la scission, un résumé de l’activité transférée, la présence ou l’absence de succession du contrat de travail, ainsi que le nom commercial de l’entreprise bénéficiaire (ou de la nouvelle entreprise). De plus, si un accord collectif a été conclu avec un syndicat, il est également nécessaire de notifier la présence ou l’absence et l’étendue de la succession de cet accord collectif.
La Loi sur la succession des contrats de travail prévoit que si un travailleur spécifique soulève une objection, la succession ou la non-succession du contrat de travail peut être renversée à la date d’effet de la scission. L’entreprise scindée doit établir une période pendant laquelle elle accepte les objections des travailleurs (au moins 13 jours à compter de la date de notification jusqu’à la date limite de dépôt des objections).
La consultation avec les travailleurs concernant la succession des contrats de travail, prévue à l’article 5 de la Loi sur la succession des contrats de travail (dite « consultation de l’article 5 »), est une procédure cruciale qui peut influencer l’efficacité de la succession des contrats de travail. Si cette consultation n’a pas du tout eu lieu avec certains travailleurs, ou si l’explication fournie par l’entreprise scindée lors de la consultation ou le contenu de la consultation est jugé gravement insuffisant, le travailleur concerné peut contester l’efficacité de la succession du contrat de travail. À cet égard, l’arrêt de la Cour suprême du 12 juillet 2010 (affaire de la scission de l’entreprise IBM Japon) a indiqué que les lacunes dans la consultation de l’article 5 pourraient affecter l’efficacité de la succession des contrats de travail. Cet arrêt souligne l’importance de fournir non seulement une notification formelle, mais aussi une explication substantielle et une consultation. Une formation harmonieuse d’accord avec les travailleurs est directement liée à la stabilité de l’exploitation de l’entreprise après la scission, ce qui nécessite que les gestionnaires procèdent avec soin à ces procédures.
Notification à la Commission japonaise du commerce équitable
Lorsqu’une scission d’entreprise dépasse une certaine taille, une notification préalable à la Commission japonaise du commerce équitable peut être requise en vertu de la loi japonaise sur l’interdiction des pratiques monopolistiques. Si une notification est nécessaire, il est interdit de procéder à la scission pendant les 30 jours suivant la date de notification. Toutefois, cette période d’interdiction peut être réduite avec l’approbation de la Commission. De plus, dans le cas d’une scission par absorption entre des sociétés appartenant au même groupe d’entreprises, où une société détient plus de 9/10 des droits de vote de l’autre, cette notification n’est pas nécessaire.
Aperçu de la simplification et de la procédure sommaire de scission des sociétés sous le droit japonais
Le droit des sociétés au Japon prévoit des exceptions telles que la “simplification de scission” et la “procédure sommaire de scission” afin de simplifier les procédures de scission des sociétés. Ces exceptions permettent, sous certaines conditions, d’omettre la résolution d’approbation de l’assemblée générale des actionnaires, accélérant ainsi la réorganisation des entreprises.
Simplification de scission
La simplification de scission désigne une procédure de scission par absorption où, dans certains cas, la résolution de l’assemblée générale des actionnaires de la société scindée ou de la société bénéficiaire peut être omise.
- Conditions pour la société scindée : lors d’une scission par absorption, si le montant total de la valeur comptable des actifs à transférer à la société bénéficiaire ne dépasse pas un cinquième de la valeur nette des actifs de la société scindée, cette dernière peut omettre la résolution d’approbation de l’assemblée générale des actionnaires (Articles 784, paragraphe 3, et 805 du droit des sociétés au Japon). Cela s’applique lorsque l’impact de la séparation d’une partie de l’entreprise est considéré comme mineur pour la société scindée.
- Conditions pour la société bénéficiaire : si le montant total de la valeur comptable des biens à remettre à la société scindée en tant que contrepartie de la scission par absorption ne dépasse pas un cinquième de la valeur nette des actifs de la société bénéficiaire, cette dernière peut omettre la résolution d’approbation de l’assemblée générale des actionnaires (Article 796, paragraphe 2 du droit des sociétés au Japon). De plus, il est requis qu’aucune perte ne résulte de la scission pour la société bénéficiaire. Cela s’applique lorsque le paiement de la contrepartie est considéré comme mineur pour la société bénéficiaire.
La simplification de scission offre l’avantage de simplifier les procédures lorsque l’impact sur les actionnaires est jugé faible, mais les conditions d’application sont strictement définies. Si ces conditions ne sont pas remplies, il est nécessaire de revenir à la procédure standard, qui requiert l’approbation de l’assemblée générale des actionnaires.
Procédure sommaire de scission
La procédure sommaire de scission s’applique lorsqu’une société en “relation de contrôle spécial” détient plus de neuf dixièmes des droits de vote de l’ensemble des actionnaires de l’autre société, permettant ainsi d’omettre la résolution de l’assemblée générale des actionnaires de la société contrôlée lors d’une scission par absorption (Articles 784, paragraphe 1, et 796, paragraphe 1 du droit des sociétés au Japon).
Cette procédure sommaire de scission s’applique que la société contrôlée devienne la société bénéficiaire ou la société scindée. Elle est conçue pour rationaliser les procédures dans les situations où une société mère contrôle effectivement une filiale, rendant les procédures d’approbation de l’assemblée générale des actionnaires potentiellement superflues. Cependant, si la société bénéficiaire contrôlée n’est pas une société cotée et qu’elle doit émettre des actions dans le cadre de la scission par absorption, la scission ne peut pas être réalisée selon la procédure sommaire (Article 796, paragraphe 1, proviso du droit des sociétés au Japon).
La procédure sommaire de scission contribue grandement à l’efficacité et à la rapidité des procédures, notamment dans le cadre de la réorganisation interne d’un groupe. Un critère clair de “relation de contrôle spécial” est établi, rendant l’évaluation des conditions d’application relativement aisée.
Jurisprudence relative aux scissions d’entreprises sous le droit japonais
La scission d’entreprises, de par sa nature, affecte diverses parties prenantes, ce qui a conduit à la formation de jurisprudence concernant sa légalité, l’étendue de la succession des droits et obligations, ainsi que l’équité de la contrepartie. Nous nous concentrerons ici sur la jurisprudence autre que celle relative à l’arrêt ou à l’invalidité des scissions d’entreprises.
Jurisprudence sur la succession de dettes
La succession globale des droits et obligations est le principe dans les scissions d’entreprises, mais dans certaines situations, une succession exceptionnelle de dettes peut être reconnue.
- Succession de dettes par continuation de la dénomination commerciale : Le jugement de la Cour suprême du Japon en date du 29 octobre 2013 (Heisei 25) a affirmé la responsabilité d’une nouvelle société, qui, après avoir hérité des activités d’un golf par scission, a continué à utiliser la dénomination commerciale de l’ancien club de golf et a ainsi hérité de la dette de restitution des dépôts des membres, malgré l’absence de cette dette dans le plan de scission. Ce jugement indique que même les dettes non mentionnées dans le plan de scission peuvent engager la responsabilité de l’acquéreur des activités si celui-ci continue à utiliser la dénomination commerciale du cédant, créant ainsi une possible confusion chez les créanciers quant à l’identité du propriétaire des activités. Cette décision protège les créanciers en reconnaissant une responsabilité due à la continuation de la dénomination commerciale.
- Succession dans un contrat de location et dette de pénalité : La décision de la Cour suprême du Japon du 19 décembre 2017 (Heisei 29) a jugé que la prétention d’un locataire, qui avait transféré sa position contractuelle par une scission par absorption, de ne pas être redevable d’une pénalité en vertu d’un contrat de location de bâtiment qui permettait au bailleur de résilier le contrat et de réclamer une pénalité en cas de changement substantiel des parties, était contraire au principe de bonne foi. Bien que cette décision concerne un cas spécifique, elle suggère que la succession contractuelle résultant d’une scission d’entreprise peut affecter les obligations de bonne foi entre les parties contractantes. Lors de l’examen d’une scission d’entreprise, il est essentiel d’analyser en détail les clauses contractuelles individuelles et leur impact potentiel résultant de la scission.
Débat sur l’équité de la contrepartie
Dans le cadre d’une scission d’entreprise, il est crucial que la société scindée reçoive une contrepartie appropriée pour la valeur des actifs transférés, du point de vue de la protection des intérêts des actionnaires et des créanciers. Cependant, il existe des cas, notamment lorsque l’entreprise est en état de faillite de facto, où la société scindée peut ne pas obtenir une contrepartie adéquate, entraînant ainsi un désavantage imprévu pour les créanciers. La garantie de l’équité de la contrepartie et la protection des créanciers dans de telles circonstances restent des sujets de débat. L’évaluation de la contrepartie dans une scission d’entreprise affecte directement les intérêts économiques des parties prenantes, nécessitant ainsi une évaluation objective et rationnelle.
Résumé
La scission d’entreprise sous le droit des sociétés japonais est un puissant outil juridique qui permet une réorganisation stratégique des activités d’une entreprise. Il existe deux types principaux : la scission par absorption et la scission par création, chacun étant utilisé selon différents objectifs de gestion, tels que la réaffectation d’activités existantes ou l’indépendance de nouvelles entreprises. En outre, selon la méthode de compensation, on distingue la scission par démembrement et la scission par division, cette dernière étant réalisée sous la forme actuelle du droit des sociétés japonais comme une “division matérielle + distribution”.
Les procédures de scission d’entreprise commencent par la création d’un contrat ou d’un plan de scission, suivies de la divulgation préalable, de l’approbation par l’assemblée générale des actionnaires, du droit de demande de rachat d’actions pour les actionnaires opposés, des procédures d’objection des créanciers, de l’enregistrement, de la divulgation postérieure et des procédures relatives à la succession des contrats de travail, couvrant un large éventail d’aspects et strictement réglementées par le droit des sociétés au Japon. Ces procédures sont essentielles pour protéger les droits des diverses parties prenantes, telles que les actionnaires, les créanciers et les travailleurs, et pour assurer la légalité et la transparence de la scission d’entreprise. En particulier, dans la succession des contrats de travail, il est crucial que les notifications et les consultations basées sur la loi japonaise sur la succession des contrats de travail soient effectuées correctement, car des lacunes peuvent affecter la validité de la succession des contrats de travail. De plus, lorsque certaines conditions sont remplies, il est possible de simplifier les procédures par des scissions simplifiées ou abrégées, permettant ainsi une réorganisation rapide de l’entreprise.
La jurisprudence japonaise relative à la scission d’entreprise met en lumière des points complexes de la pratique, tels que la possibilité d’une succession de dettes exceptionnelle au principe de la succession universelle ou l’importance des consultations dans la succession des contrats de travail. Ces décisions judiciaires soulignent l’importance d’évaluer correctement les risques juridiques lors de la planification et de la mise en œuvre d’une scission d’entreprise et de gérer avec prudence les relations avec les parties prenantes.
Le cabinet d’avocats Monolith possède une vaste expérience dans la représentation d’une multitude de clients au Japon sur des sujets liés à ce thème. Plusieurs membres de notre équipe sont des avocats qualifiés à l’étranger et anglophones, ce qui nous permet d’offrir un soutien spécialisé sur les défis juridiques complexes liés à la scission d’entreprise sous le droit des sociétés japonais, avec une perspective multidimensionnelle. Du début des réflexions sur la scission d’entreprise à la mise en œuvre des procédures, et jusqu’à la gestion des défis juridiques qui suivent, nous soutenons la réorganisation fluide des activités de votre entreprise grâce à nos services juridiques complets.
Category: General Corporate