MONOLITH LAW OFFICE+81-3-6262-3248Jours ouvrables 10:00-18:00 JST[English Only]

MONOLITH LAW MAGAZINE

General Corporate

Les fondamentaux du 'Digital Markets Act' (DMA) de l'UE et son impact sur le Japon

General Corporate

Les fondamentaux du 'Digital Markets Act' (DMA) de l'UE et son impact sur le Japon

Le “Digital Markets Act” (DMA), ou Loi sur les marchés numériques, est une législation mise en œuvre en 2023 par l’Union européenne (UE) dans le but d’assurer l’équité sur le marché numérique européen. Les entreprises japonaises qui envisagent de se développer au sein de l’UE doivent se familiariser avec les mesures nécessaires et comprendre les implications de cette loi, bien qu’il puisse y avoir de nombreux aspects qui restent incertains.

Qu’est-ce que la loi sur les marchés numériques (DMA) ?

La loi sur les marchés numériques (DMA : Digital Market Act) est un règlement de l’Union européenne qui a été promulgué le 1er novembre 2022 (2022) et entrera en vigueur le 2 mai 2023 (2023). Son objectif est de limiter le pouvoir de marché des grandes entreprises et de créer un environnement plus favorable à l’entrée de nouveaux acteurs sur la plateforme, afin de renforcer la compétitivité du marché numérique de l’UE.

Le DMA peut être considéré comme une législation antitrust ciblant principalement les cinq grandes entreprises américaines qui dominent les services Internet, communément appelées Big Tech (Google LLC, Apple Inc., Meta Platforms, Inc., Amazon.com, Inc., Microsoft Corporation). Par conséquent, les entités réglementées sont les « gardiens de portail », qui sont des plateformes de taille significative.

Référence : Site officiel de l’Union européenne “À propos du DMA”

Différences entre le DMA et le RGPD

Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) est une législation de l’Union européenne (UE) relative à la protection des données personnelles. Le schéma ci-dessous compare les différences entre le DMA (Digital Markets Act) et le RGPD.

DMARGPD
Vue d’ensembleInterdiction de l’exclusivité des services sur les plateformes pour les gardiens de portail, y compris les 5 grandes entreprises technologiquesCadre juridique établissant des lignes directrices pour le traitement des informations personnelles des résidents de l’UE
AmendesJusqu’à 10 % du chiffre d’affaires (20 % en cas de violations répétées)Le plus élevé entre 10 millions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires et 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires
Entités réguléesLes grandes entreprises technologiquesToutes les entreprises IT
Entités protégéesLes entreprises qui ne sont pas des gardiens de portail, y compris les PME et les entreprises de taille intermédiaireLes individus

Le DMA est une réglementation qui cible les grandes entreprises technologiques et les gardiens de portail, protégeant ainsi les autres entreprises. En revanche, le RGPD est une loi qui régule toutes les entreprises et protège tous les individus résidant dans l’UE.

Le RGPD régule toutes les entreprises IT et protège tous les individus résidant dans l’UE.

La protection des consommateurs et la régulation des pratiques commerciales déloyales des services gérés par les grandes entreprises technologiques n’ont pas été révisées depuis la directive sur le commerce électronique établie en 2000. C’est pourquoi le DMA a été proposé pour répondre aux aspects négatifs affectant les entreprises autres que les gardiens de portail.

Article connexe : Qu’est-ce que le RGPD ? Comparaison avec la loi sur la protection des informations personnelles et points à prendre en compte par les entreprises japonaises[ja]

Clés de compréhension du DMA (Japanese Digital Markets Act)

Ce chapitre présente les points clés pour comprendre le DMA (Japanese Digital Markets Act). Les points sont les suivants :

  • Les entreprises concernées par le statut de gardien de la porte (gatekeeper)
  • La réglementation applicable aux gardiens de la porte (gatekeepers)

Les opérateurs économiques concernés par le rôle de gatekeeper

Dans le cadre du DMA (Japanese Digital Markets Act), les opérateurs économiques régulés en tant que gatekeepers sont les suivants :

Impact significatif sur le marché intérieur de l’UEAvoir réalisé un certain chiffre d’affaires annuel au sein de l’Espace économique européen (EEE) et fournir des services de plateforme centrale dans au moins trois États membres de l’UE
Gestion d’un point d’accès cléFournir des services de plateforme centrale à plus de 45 millions d’utilisateurs finaux actifs par mois et à plus de 10 000 utilisateurs professionnels actifs par an au sein de l’UE
Position durable et établieAvoir satisfait aux critères ci-dessus pendant les trois dernières années

Référence : The Digital Markets Act: ensuring fair and open digital markets | Commission Européenne

La Commission européenne indique que le DMA est une réglementation ex post, c’est-à-dire qu’elle régule après l’exercice des droits constitutionnels, et qu’elle vient compléter le droit de la concurrence européen (un ensemble de lois régulant la pression exercée sur le marché par des acteurs économiques tels que les grandes entreprises ou les États). Par conséquent, elle ne limite pas l’application du droit de la concurrence européen ni celle des lois nationales de concurrence des États membres de l’Union européenne.

Régulation des Gatekeepers

Dans le DMA (Digital Markets Act), les régulations applicables aux gatekeepers sont définies en deux catégories principales :

  • Les actions à réaliser (Do’s)
  • Les actions à éviter (Don’ts)

Tout d’abord, voici un tableau récapitulatif des actions que les gatekeepers sont tenus de réaliser.

Actions que les gatekeepers doivent réaliser (Do’s)
1Permettre l’interopérabilité de leurs services avec ceux de tiers dans certaines situations
2Donner accès aux données générées par les utilisateurs professionnels sur leur plateforme
3Fournir aux entreprises qui diffusent des publicités sur la plateforme les outils et informations nécessaires pour vérifier de manière autonome leurs propres annonces hébergées par le gatekeeper
4Permettre aux utilisateurs professionnels de promouvoir leurs offres et de conclure des contrats avec les clients en dehors de la plateforme du gatekeeper

Les actions à réaliser (Do’s) visent à interdire le monopole du marché par les Big Tech et les gatekeepers. D’autre part, voici un tableau des actions à éviter.

Actions que les gatekeepers ne doivent pas réaliser (Don’ts)
1Favoriser leurs propres services ou produits dans le classement sur leur plateforme par rapport à ceux similaires offerts par des tiers
2Empêcher les consommateurs de suivre des liens vers des entreprises extérieures à la plateforme
3Rendre impossible la désinstallation de logiciels ou d’applications préinstallés si l’utilisateur le souhaite
4Suivre les utilisateurs en dehors du service principal de la plateforme du gatekeeper à des fins de publicité ciblée sans obtenir un consentement valide

Ces mesures visent également à interdire le monopole du marché par les Big Tech et les gatekeepers, ainsi qu’à empêcher la manipulation intentionnelle de l’information.

Référence : The Digital Markets Act: ensuring fair and open digital markets | Commission Européenne

Sanctions en cas de violation du DMA

En cas de violation du DMA (Japanese Digital Markets Act), l’entreprise concernée peut se voir infliger une amende pouvant atteindre jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial total. En cas de violations répétées, l’amende peut s’élever jusqu’à 20 %.

L’impact du DMA sur le Japon

Photo d'un paysage urbain avec des immeubles

Le marché numérique de l’Union européenne connaît de grands changements, mais l’impact direct sur le Japon pourrait être très limité. Cependant, il est prévu que le contenu des services des Big Tech change considérablement, ce qui pourrait avoir un impact significatif.

Toutefois, la modification des services des Big Tech pourrait également représenter de nouvelles opportunités commerciales. Avec la mise en œuvre du DMA, les tiers pourront interopérer avec les services des gatekeepers, ce qui était auparavant impossible.

Par exemple, si actuellement le service A ne peut interagir qu’avec le service A, à l’avenir, il pourrait être possible de communiquer avec le service B. Selon le type d’activité, cela pourrait représenter une expansion significative des canaux de vente et de nouvelles opportunités.

Outre le DMA, trois autres réglementations de l’UE à connaître

Dans ce chapitre, nous vous présentons trois réglementations de l’UE que vous devriez connaître avant de vous implanter dans l’Union européenne, en plus du DMA.

Le Data Act (DA)

Le Data Act (Loi sur les données) est un projet de loi annoncé par la Commission européenne en mars 2022, qui fait partie du cadre juridique proposé dans la stratégie européenne des données de 2020 (une stratégie visant à établir un système permettant aux entreprises de l’UE de partager des données). Il a été créé dans le but de changer la situation actuelle où 80 % des données industrielles ne sont pas exploitées efficacement, en rendant davantage de données utilisables par la société dans son ensemble.

En fournissant un environnement permettant la réutilisation des données, il vise à réduire la fracture numérique et à renforcer les relations entre consommateurs, entreprises et gouvernements. L’adoption du Data Act pourrait entraîner une augmentation du PIB de 270 milliards d’euros d’ici 2028.

Référence : Data Act | Commission européenne

Le Digital Services Act (DSA)

Le Digital Services Act (DSA) est une réglementation de l’UE basée sur le principe que “ce qui est illégal hors ligne devrait également être illégal en ligne”, et vise à protéger les utilisateurs contre les produits, services et contenus illégaux en ligne.

Le DSA s’applique aux grandes plateformes en ligne, aux moteurs de recherche, aux services d’hébergement, etc., qui doivent publier des informations sur les utilisateurs actifs mensuels dans l’UE tous les six mois.

L’objectif du DSA est de renforcer la gestion démocratique et la surveillance des plateformes systémiques et de réduire les risques systémiques tels que la manipulation et la désinformation.

Référence : The Digital Services Act | Commission européenne

Le Digital Governance Act (DGA)

Le Digital Governance Act (DGA) est une loi visant à éliminer le monopole des données par certaines entreprises et à promouvoir le partage des données à travers tous les États membres de l’UE. Comme le Data Act (DA), il a été légiféré en lien avec la “stratégie européenne des données”. Le partage de données telles que les données de santé, de transport et environnementales permettra de fournir des soins médicaux de meilleure qualité, de réduire les embouteillages, de diminuer les émissions de CO2 et de répondre rapidement aux urgences telles que les inondations et les incendies de forêt.

Pour les entreprises, cela signifie une réduction des coûts d’acquisition, d’intégration et de traitement des données, une diminution des barrières à l’entrée sur le marché et un raccourcissement du temps de mise sur le marché de nouveaux services. L’objectif est ainsi de générer de l’innovation et de nouveaux emplois dans l’UE.

Référence : European Data Governance Act | Commission européenne

Résumé : Comprendre la réglementation de l’UE est essentiel pour développer des affaires en Europe

Image d'un livre

Le Digital Markets Act (DMA), loi européenne, interdit aux cinq grandes entreprises technologiques et aux gardiens de plateforme de monopoliser les services sur leurs plateformes. Bien que l’impact du DMA sur le Japon ne soit pas considérable, si des changements de discipline ou de réglementation surviennent chez les grandes entreprises technologiques mondiales, le Japon ne pourra pas rester indifférent.

En outre, en plus du DMA, il existe de nombreuses autres réglementations sur le marché numérique de l’UE, et il est crucial pour les entreprises envisageant de s’étendre sur le marché européen de surveiller de près l’évolution de ces réglementations. Nous recommandons de consulter un avocat spécialisé en droit international et en marché numérique pour discuter des réglementations du marché numérique dans l’UE.

Présentation des mesures proposées par notre cabinet

Le cabinet d’avocats Monolith est spécialisé en IT, et plus particulièrement dans l’intersection entre Internet et le droit, fort d’une riche expérience dans ces deux domaines. Avec l’expansion croissante des affaires mondiales ces dernières années, la nécessité de contrôles juridiques par des experts est de plus en plus prégnante. Notre cabinet offre des solutions en matière de droit international et de gestion des affaires internationales.

Domaines d’intervention du cabinet d’avocats Monolith : Affaires internationales et droit international[ja]

Managing Attorney: Toki Kawase

The Editor in Chief: Managing Attorney: Toki Kawase

An expert in IT-related legal affairs in Japan who established MONOLITH LAW OFFICE and serves as its managing attorney. Formerly an IT engineer, he has been involved in the management of IT companies. Served as legal counsel to more than 100 companies, ranging from top-tier organizations to seed-stage Startups.

Retourner En Haut