Explication détaillée sur le remboursement des apports dans une société en commandite selon le droit des sociétés japonais

La société en commandite par actions, telle que définie par le droit des sociétés japonais (日本の会社法), offre une conception et une gestion organisationnelles plus flexibles par rapport à la société par actions, ce qui explique l’augmentation de son utilisation dans divers types d’entreprises ces dernières années. Un aspect important de cette flexibilité est le système de “remboursement des apports” qui permet aux associés de demander le remboursement de tout ou partie de leur capital investi tout en conservant leur statut au sein de la société. Dans le cas des sociétés par actions, le principe de maintien du capital est appliqué pour protéger les créanciers, ce qui signifie que les actionnaires ne peuvent généralement pas demander directement à la société le remboursement de leur apport. Les actionnaires récupèrent leur capital investi en transférant leurs actions à un tiers. En revanche, le remboursement des apports dans une société en commandite par actions offre une alternative aux associés pour récupérer leur capital, mais cette possibilité n’est pas illimitée. Ce système est soumis à une discipline procédurale très stricte par le droit des sociétés japonais, afin de concilier les intérêts des associés avec la protection des créanciers de la société. Cet article explique en détail le cadre juridique du remboursement des apports dans les sociétés en commandite par actions sous le droit des sociétés japonais, en abordant les exigences, les procédures spécifiques et les responsabilités légales en cas de non-respect de ces procédures, en se basant sur les articles de la loi.
Définition et importance légale du remboursement des apports dans une société en commandite simple au Japon
L’article 624, paragraphe 1, de la loi japonaise sur les sociétés stipule qu’un associé d’une société en commandite simple peut demander à la société le remboursement des apports déjà effectués. Ce “remboursement des apports” fait référence à l’acte par lequel un associé d’une société en commandite simple, sans perdre sa position d’associé, demande à la société de lui restituer tout ou partie des biens, tels que de l’argent, qu’il a précédemment apportés. Cela se distingue clairement du “remboursement des parts associatives lors du départ de la société” (article 611 de la loi japonaise sur les sociétés), qui intervient lorsque l’associé quitte la société et reçoit le remboursement de la valeur totale de ses parts.
La source de financement pour le remboursement des apports ne provient pas des dividendes distribués à partir des bénéfices de la société, mais plutôt du capital que l’associé a lui-même versé. Plus précisément, ce remboursement est effectué à partir du compte de capital ou du compte de surplus de capital figurant au bilan de la société. La raison d’être de ce système est profondément liée à la nature des parts dans une société en commandite simple. Contrairement aux actions d’une société par actions, les parts d’une société en commandite simple n’ont généralement pas de liquidité sur le marché, et leur transfert nécessite souvent le consentement des autres associés, ce qui en fait des actifs à la liquidité considérablement réduite. Par conséquent, les associés d’une société en commandite simple ne peuvent pas facilement adopter une stratégie de sortie, comme la vente d’actions sur le marché boursier pour récupérer leur capital investi. Le système de remboursement des apports fonctionne donc comme un mécanisme juridique essentiel pour garantir aux associés la possibilité de récupérer leur capital investi dans une société en commandite simple, qui repose sur des relations de partenariat fermées et personnelles.
Les deux principales exigences légales régissant le remboursement des apports sous le droit des sociétés japonais
Le remboursement des apports est un droit des associés qui, tout en réduisant les fondements patrimoniaux de la société, nécessite la protection des intérêts des créanciers de celle-ci. C’est pourquoi la loi japonaise sur les sociétés impose deux exigences légales strictes pour effectuer le remboursement des apports.
Première exigence : la réduction de la valeur des apports par modification des statuts
Premièrement, en tant que condition préalable la plus importante, l’article 632, paragraphe 1, de la loi japonaise sur les sociétés stipule que les associés d’une société en commandite simple ne peuvent demander le remboursement de leurs apports, sauf en cas de modification des statuts qui réduit la valeur de ces apports. Cela signifie que le remboursement des apports n’est pas simplement une transaction financière entre l’associé et la société, mais un acte juridique formel impliquant la modification des statuts, qui sont les règles fondamentales de la société.
Selon l’article 637 de la loi japonaise sur les sociétés, la modification des statuts d’une société en commandite simple nécessite en principe le consentement de tous les associés. Cependant, il est possible d’assouplir cette exigence en prévoyant une disposition spéciale dans les statuts. Cette exigence de consentement de tous les associés donne une signification gouvernementale importante à l’acte de remboursement des apports. Même si un associé souhaite se faire rembourser ses apports, sans le consentement de tous les autres associés, la modification des statuts nécessaire ne peut avoir lieu, donnant ainsi à chaque associé un droit de veto sur le retrait de capital des autres. Ce mécanisme fonctionne comme une mesure de protection puissante pour empêcher certains associés de modifier unilatéralement la structure du capital de la société et de nuire aux intérêts des autres associés, en particulier ceux de la minorité.
Deuxième exigence : régulation des sources de financement et limitation des surplus
Deuxièmement, une fois la procédure de modification des statuts remplie, le montant qui peut être remboursé est soumis à une limite stricte basée sur la situation financière de la société. L’article 632, paragraphe 2, de la loi japonaise sur les sociétés stipule que la valeur comptable des sommes ou autres valeurs remises aux associés en remboursement de leurs apports (le montant du remboursement des apports) ne peut excéder le moindre des deux montants suivants :
- Le montant du surplus de la société à la date de la demande de remboursement des apports
- La réduction de la valeur des apports de l’associé concerné résultant de la modification des statuts
Le « montant du surplus » mentionné ici n’est pas simplement la somme du « surplus de capital + surplus de bénéfices », mais est calculé selon les méthodes définies par les règles comptables de la société (voir article 632, paragraphe 2, de la loi sur les sociétés). Cette double limitation est au cœur de la réglementation visant à protéger les créanciers et à assurer l’équité entre les associés. Limiter le montant au surplus de la société vise à empêcher que le remboursement des apports ne réduise les actifs nets de la société en dessous du montant du capital social (ce qu’on appelle la « perte de capital »), préservant ainsi les fondements patrimoniaux de la société et protégeant tous les créanciers de la société. D’autre part, limiter le montant au montant de la réduction de la valeur des apports définie dans les statuts garantit que l’acte financier du remboursement correspond précisément à l’acte juridique de modification des statuts, empêchant ainsi le transfert de propriété sans fondement statutaire à certains associés.
Procédures spécifiques en cas de réduction du montant du capital social
Décision de réduction de capital
Lorsque les apports remboursables sont comptabilisés en tant que “capital social” dans les comptes, la procédure devient plus complexe. Dans ce cas, le remboursement des apports implique une procédure de “réduction du montant du capital social” (réduction de capital), conformément à l’article 626 du droit des sociétés au Japon. La procédure de réduction de capital pour une société à responsabilité limitée est conçue en donnant la priorité à la protection des créanciers et nécessite de suivre des étapes strictes.
Pour commencer, sauf disposition contraire dans les statuts, la décision de réduire le capital est prise par la majorité des membres exécutifs de l’entreprise.
Ensuite, la procédure la plus importante et la plus longue est celle de la “procédure de protection des créanciers” établie par l’article 627 du droit des sociétés au Japon. Cette procédure offre aux créanciers l’opportunité de soulever des objections à la réduction du capital de la société, qui constitue leur garantie finale. Plus précisément, la société doit prendre les mesures suivantes.
Annonce officielle dans le Journal Officiel
La société doit annoncer dans le Journal Officiel du Japon son intention de réduire le montant de son capital social et informer les créanciers qu’ils peuvent soulever des objections pendant une période déterminée d’au moins un mois. De plus, “si le montant du remboursement des parts dépasse le montant des actifs nets de la société à responsabilité limitée, calculé selon la méthode prescrite par le ministère de la Justice”, la période est étendue à au moins deux mois et l’annonce dans le Journal Officiel est obligatoire (article 635, paragraphe 2, proviso et paragraphe 3). Voici un exemple de texte d’annonce.
Annonce de réduction du capital social
Notre société a décidé de réduire son capital social de ●●● millions de yens. Les créanciers ayant des objections à cette décision sont priés de se manifester dans le mois suivant la publication de cette annonce.
Date Reiwa (année grégorienne) ●●, mois ●●, jour ●●
Adresse : Ginza, Chuo-ku, Tokyo, ●-chome, ●-ban, ●-go
Société à responsabilité limitée ●●●●
Représentant exécutif : Taro Shiodome
Notification individuelle
En plus de l’annonce dans le Journal Officiel, la société doit envoyer une notification du même contenu à tous les créanciers connus individuellement. Cependant, si une société a prévu dans ses statuts une méthode d’annonce autre que celle du Journal Officiel (publication dans un journal quotidien ou annonce électronique, par exemple) et qu’elle effectue cette annonce en plus de celle du Journal Officiel (ce qu’on appelle une “double annonce”), il est alors permis d’omettre cette notification individuelle.
Opposition des créanciers
Si un créancier soulève une objection, la société ne peut pas poursuivre la procédure de réduction de capital sans avoir remboursé la dette au créancier, fourni une garantie adéquate ou confié une propriété suffisante à une société de fiducie à des fins de remboursement.
Entrée en vigueur de la réduction de capital
Contrairement à une société par actions, l’effet de la réduction de capital d’une société à responsabilité limitée ne se produit pas à une date déterminée par la société. L’article 627, paragraphe 6, du droit des sociétés au Japon stipule que l’effet se produit à la date à laquelle toutes les procédures de protection des créanciers sont terminées. Cela se réfère généralement au moment où la période d’opposition des créanciers est expirée et que toutes les objections ont été traitées. Après l’entrée en vigueur, la société doit effectuer l’enregistrement du changement du montant du capital social au bureau des affaires juridiques. Cette série de procédures officielles et chronophages a pour effet de dissuader de facto les sociétés à responsabilité limitée de modifier fréquemment leur capital social. Ainsi, au lieu d’une interdiction absolue par la loi, une approche différente de celle des sociétés par actions est adoptée, assurant la stabilité du capital à travers le fardeau procédural.
Comparaison des systèmes de capital entre les sociétés par actions et les sociétés à responsabilité limitée au Japon
Pour mieux comprendre les caractéristiques du système de remboursement des apports dans les sociétés à responsabilité limitée japonaises, il est utile de le comparer avec le système de capital des sociétés par actions. Dans les sociétés par actions, le principe de maintien du capital est strictement appliqué pour sécuriser les actifs de l’entreprise et protéger les créanciers. Ce principe stipule que le capital versé par les actionnaires lors de la création de l’entreprise doit être maintenu comme base financière de la société et ne peut, en principe, être restitué aux actionnaires. La principale manière pour les actionnaires de récupérer leur capital investi est de vendre leurs actions à un tiers.
En contraste, le système des sociétés à responsabilité limitée se caractérise par une “flexibilité procédurale”. Le remboursement du capital est possible, mais cela nécessite le consentement de tous les associés, le respect des restrictions de financement basées sur les bénéfices excédentaires, et, en cas de réduction du capital social, des procédures de protection des créanciers rigoureuses doivent être suivies. Cette différence reflète la nature distincte de ces deux types d’organisations. Le tableau suivant résume les principales différences entre leurs systèmes de capital.
Caractéristiques | Société par actions | Société à responsabilité limitée |
Principe de base | Principe de maintien du capital : le capital est fixé pour la protection des créanciers. | Flexibilité procédurale : remboursement du capital possible sous des procédures strictes. |
Méthode de récupération du capital par les investisseurs | Principalement par la vente d’actions à des tiers. Le remboursement direct par la société est en principe interdit. | Remboursement des apports (tout en conservant la position d’associé) ou remboursement de la part lors du retrait de l’associé. |
Mécanismes de protection des créanciers | Interdiction absolue légale du remboursement du capital. Réglementation stricte des sources de financement pour la distribution des bénéfices (répartition des bénéfices excédentaires). | Consentement de tous les associés, régulation des sources de financement basée sur les bénéfices excédentaires, procédures d’objection des créanciers avec plusieurs niveaux de contrôle procédural. |
Conséquences juridiques d’une violation de procédure : la responsabilité des employés exécutant les opérations
Les procédures strictes établies par la loi japonaise sur les sociétés concernant le remboursement des apports sont soutenues par un mécanisme d’exécution puissant pour assurer leur respect. Au cœur de ce mécanisme se trouve la responsabilité des employés exécutant les opérations, telle que définie à l’article 636 de la loi japonaise sur les sociétés.
Cet article stipule que si une société à responsabilité limitée viole la régulation des ressources financières (conformément à l’article 635 de la loi japonaise sur les sociétés) en effectuant un remboursement de parts sociales (applicable également au remboursement des apports), les employés qui ont exécuté le remboursement sont conjointement responsables avec les employés qui ont reçu le remboursement, et doivent rembourser à la société les montants illégalement versés. Cette responsabilité ne se limite pas à la société elle-même, mais s’étend également aux biens personnels des employés exécutant les opérations.
Il est particulièrement important de noter que la charge de la preuve est inversée dans ce cas. Autrement dit, les employés exécutant les opérations ne peuvent échapper à leur responsabilité que s’ils prouvent qu’ils n’ont pas négligé leurs devoirs dans l’exercice de leurs fonctions. Cela constitue une “présomption de négligence” et représente une lourde responsabilité pour les employés exécutant les opérations. De plus, cette obligation ne peut généralement pas être levée, et même avec le consentement de tous les associés, l’exonération n’est autorisée que dans la limite du montant du surplus disponible au moment où le remboursement illégal a été effectué, ce qui constitue une restriction sévère. Cette disposition de responsabilité personnelle fonctionne comme le dernier rempart pour garantir l’efficacité du système de protection des créanciers. Les employés exécutant les opérations, lorsqu’ils prennent la décision de rembourser les apports, sont fortement incités à vérifier par eux-mêmes que les procédures légales sont pleinement respectées, jouant ainsi un rôle crucial dans la prévention des sorties de capitaux inconsidérées.
Résumé
Le système de remboursement des apports dans les sociétés en commandite par actions sous le droit des sociétés japonais offre une flexibilité aux associés pour récupérer leur capital investi, tout en imposant une discipline juridique extrêmement stricte à son exercice. La procédure comprend plusieurs étapes : une modification des statuts nécessitant le consensus de tous les associés, une régulation des ressources financières pour préserver la base patrimoniale de l’entreprise, et, en cas de réduction du montant du capital social, une procédure de protection des créanciers coûteuse et chronophage. Négliger l’une de ces étapes peut rendre le remboursement illégal et exposer les membres de la direction impliqués à une responsabilité personnelle significative vis-à-vis de la société. Par conséquent, lors de l’examen d’un remboursement des apports, il est essentiel de comprendre précisément les dispositions de la loi sur les sociétés et de procéder avec prudence.
Le cabinet d’avocats Monolith possède une vaste expérience dans le domaine du droit des sociétés au Japon et fournit des services juridiques spécialisés à de nombreux clients, tant nationaux qu’internationaux. Nous disposons d’une expertise approfondie et d’une expérience significative dans la création et la gestion des sociétés en commandite par actions, ainsi que dans les procédures complexes de modification de la structure du capital, telles que le remboursement des apports et la réduction du capital. Notre cabinet compte plusieurs experts anglophones possédant des qualifications d’avocats étrangers, ce qui nous permet d’assurer une communication fluide dans un contexte commercial international et de soutenir pleinement nos clients pour qu’ils se conforment intégralement à la réglementation japonaise et atteignent leurs objectifs stratégiques.
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